Est-il vraiment utile de connaître l'industrie ou le secteur dans lequel on intervient ?

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Par Jean-Paul Ramon

La nature de la mission comme du reste le poste à occuper définissent les profils du manager et non l'inverse.

En management, pour une mission de remplacement, le Manager de Transition répond à une absence plus ou moins brutale ( démission, maladie, ...) et plus ou moins prolongée à laquelle il faut remédier afin que l'entreprise puisse continuer à fonctionner. On lui demandera plus d'assurer la continuité, le dialogue entre services, et de maintenir une paix sociale tout en continuant de satisfaire les clients.

En management de coaching / mentoring, il lui sera demandé d'accompagner le client dans ses prises de décision, d'argumenter les analyses et les solutions au vu de son expérience. La pertinence de ses conseils dépendra de l'aspect à renforcer plus que du secteur: le management, les relations sociales, la technique, la démarche commerciale, l'analyse financière...

En management de transformation/restructuration/ turn around , il aura à gérer des projets liés à tous les services , à plusieurs business parfois (différents clients dans différentes industries) au sein d'un groupe et de ses cercles d'influence ou au sein d'une PME/ETI avec les relations aux actionnaires fondateurs ou repreneurs.

On le comprend donc, plus qu'une spécialisation dans un secteur, c'est sa capacité à appréhender les situations avec des outils/méthodes acquis lors de ses années d'expérience et à établir ainsi le diagnostic juste, le plan d'action adéquat et le livrable attendu.

L'entreprise cherche-t’ elle un spécialiste ou un généraliste?

Un spécialiste connaît les standards qui s'appliquent indépendamment du secteur: la finance (normes IFRS, comptables, bancaires,), les RH ( droit du travail, conventions, …) mais aussi la qualité (système ISO, VDA,...), l'IT...

Un spécialiste peut aussi connaître les normes et règles attachées à un secteur bien défini et qui outre l'aspect système ne se retrouvent que partiellement ailleurs: agroalimentaire, pharmaceutique, aéronautique, automobile, distribution...elles divergent et même sont fortement éloignées quand elles ne s'opposent pas.

Un Manager de Transition spécialiste d'un secteur aura une adaptation plus rapide mais aussi des modèles prédéfinis car il aura appris les codes, les us et coutumes. De mon expérience, ces modèles peuvent quelquefois aussi être des barrières à une prise de poste. Je me rappelle avoir candidaté à un poste dans l’aéronautique et avoir passé quatre entretiens avec succès puis avoir été refusé après l’entretien final. Pourquoi? trop typé automobile, le récit des méthodes, des challenges relevés et des résultats obtenus avaient certes plu cependant, de l’aveu du DRH, la rapidité d’exécution et le déroulé semblaient trop radicaux par rapport au vécu et aux habitudes de l’entreprise. Leur choix s'était donc porté sur une personne ayant fait toute sa carrière dans leur secteur plus habituée aux “révolutions lentes”.

Un généraliste doit travailler avec tous les services, toutes les normes, tous les secteurs: on attend de lui qu'il sache s'adapter, composer et analyser la structure de l'entreprise dans son environnement: son prisme de lecture va être influencé par son/ses secteur(s) qui ont dominé sa carrière mais aussi et surtout les différents postes, services et situations en France ou à l'étranger qui lui permettront d'avoir le recul et l'analyse suffisants à la mission. Pour illustrer cela, un exemple récent au cours duquel j’ai été contacté pour diagnostiquer, sous 15 jours en Espagne, une PME de traitement de surface de 60 personnes sur pièces plastiques, dresser un plan d’actions pour améliorer la rentabilité, structurer l’approche commerciale et la gestion des projets. Passée l’intermission j’ai repris au pied levé un site de 250 personnes pour assurer la transition du manager d’usine démissionnaire.  une “pige de quelques semaines” qui s’est concrétisée par une remise en question de l’organisation de la PME, une redéfinition des méthodes de travail entre services, un élan aux chantiers de productivité (en partie dans un contexte COVID)  tout en garantissant la livraison des clients. Durée de la “pige” près de 9 mois et un sentiment de devoir accompli.  

Le Manager de Transition, qu’il soit généraliste ou spécialiste, est un peu à l'entreprise ce que le couteau suisse est au scout: il intervient sur tous les terrains, dans toutes les occasions, fait le job au pied levé quel que soit l'environnement, tout en se montrant discret et disponible à tout instant. De plus, pouvant s’adosser à tout moment au réseau Amadeus Executives, il pourra faire appel aux outils ou compétences qui pourraient lui manquer et échanger régulièrement sur des situations inattendues afin de faire de chaque mission un succès.

Pour en savoir plus venez visitez le nouveau site Amadeus Executives 

Jean-Paul Ramon